2009-04-10

La conservation des archives cinématographiques

Je lisais dans le magazine français Cahiers du Cinéma Nº 647, juillet-août 2009, que les archives cinématographiques sont en péril en Afrique. Faute de moyens, plusieurs œuvres se sont détériorées et bon nombre d’entre elles sont perdues à jamais. Ce problème s’explique par de mauvaises conditions de conservation, d’un manque de connaissance de préservation, d’un manque d’intérêt et de moyens des décideurs en place.

Cela m’amène à soulever un point qui préoccupe autant mon côté cinéphile que mon côté archiviste : est-ce que la création d’un centre de préservation des archives cinématographiques internationales pourrait être une solution convenable pour pallier ces manques? Il pourrait, par exemple, être placé sous l’égide d’une institution reconnue telle que la Criterion Collection.

Par le passé, des œuvres de grands cinéastes ont été perdues et dans la plupart des cas ce sont des films datant de l’aube du 7e art. Bien qu’étant des œuvres de fiction ces films relatent une époque et constituent un témoignage considérable tant pour l’histoire du Cinéma que pour l’Histoire elle-même. Par exemple, on compte les premières œuvres du réalisateur japonais Kenji Mizoguchi, les scènes supprimées du deuxième film d’Orson Welles The Magnificent Ambersons (réalisateur du film le plus félicité de tous les temps : Citizen Kane (1941) et certains films allemands d’entre les deux guerres. C’est sans penser aux documentaires perdus témoignant de cultures et d’époques révolues. Dans le même ordre d’idées, il ne suffit qu’à penser à la NASA qui a effacé volontairement des milliers d’heures audiovisuelles dont, notamment, les premiers pas de l’Homme sur la lune!

Néanmoins, des petits miracles n’arrivent pas seulement qu’au grand écran, le film de Carl Th. Dreyer, La passion de Jeanne d’Arc (1928), était considéré comme perdu jusqu’à ce que dans les années 1980 on retrouve une copie intacte du film dans une institution psychiatrique d’Oslo en Norvège!

Il ne faudrait pas devoir s’appuyer seulement sur les rares individus qui s’investissent personnellement comme Martin Scorsese, qui s’applique à la préservation et à la diffusion des films américains n’ayant pas la chance d’obtenir un traitement convenable ou comme Francis Ford Coppola qui finance personnellement la restauration de films tels que le Napoléon (1927) d’Abel Gance.

C’est pour cette raison qu’un organisme international pour la préservation et la restauration de ce média et art devrait être créé.

Michaël Parent

Tiré du Blogue de Gestar http://gestarcarnets.blogspot.com/2009/08/149-la-conservation-des-archives.html

No comments:

Post a Comment

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...