2009-04-11

One Flew Over the Cuckoo's Nest de Milos Forman - Retrospective


Probablement l'un des films les plus appréciés du Cinéma, One Flew Over the Cuckoo's Nest de Milos Forman a été plus que célébré lors de sa sortie en 1975. Récipiendaire de cinq Oscars dont celui du Meilleur film, du meilleur réalisateur (Milos Forman), de la meilleure actrice (Louise Fletcher), du meilleur acteur (Jack Nicholson) et du meilleur scénario. Bref, gagnant dans les catégories principales des Academy Awards. Bien qu'étant un excellent film, Nashville, Taxi Driver, Barry Lyndon, Dog Day Afternoon méritaient tout autant sinon plus les récompenses citées plus haut. Il n'est pas à oublier que la décennie des années 1970 est considérée comme le second âge d'or du Cinema pour la richesse de ses productions et les changements qui s'opéraient dans son approche.

Ce film traite d'un détenus, Randle P. McMurphy (Jack Nicholson) qui tentant d'éviter les travaux forcés de la prison simule la folie pour purger sa peine dans un asile d'aliénés. Cependant, il se rend vite compte de la dure réalité entre les murs de l'asile et tente de stimuler les patients qui sont dans son aille. À son opposé, l'infirmière en chef Mildred Ratched (Louise Fletcher), se donne pour mission de conserver l'ordre et le calme dans l'institut.

Ce film se veut un vase clos qui explore non seulement le tabou qu'était la maladie mentale mais aussi les institutions psychiatriques qui étaient peu traitées dans les films jusqu'alors. On peut en faire un reflet de la société de par le conformisme social représenté par l'infirmière Ratched qui terni et abruti la population et par l'opposition des individus/la nature humaine/la créativité/l'imagination représenté par le détenu McMurphy. Si on faisait un "remake" de One Flew... aujourd'hui il serait probablement et malheureusement adapté pour en faire un film d'épouvante. Il y avait à cette époque, une sensibilité et une sobriété déconcertante dans la manière dont on faisait des films. Le contexte de création était plus libre et laissait beaucoup plus d'espace au scénario et au travail du Cinéaste. De nos jours, les films sont tournés industriellement, le scénario est révisé selon des études de marchés et selon les recettes que anticipées par le producteur et non selon l'élan original/unique de l'auteur. Du côté de la réalisation, les plans sont découpés avant même d'avoir été filmés. Ce qui ne laisse plus du tout de place à l'improvisation et à la magie du moment de la création.

Pour ce qui est du jeu des acteurs je vous laisse le découvrir ou le redécouvrir en vous glissant un seul mot; sublime.

Bon Film!

Visionnement Mercredi 4 novembre et vendredi 6 novembre 2009 à midi.

2009-04-10

La conservation des archives cinématographiques

Je lisais dans le magazine français Cahiers du Cinéma Nº 647, juillet-août 2009, que les archives cinématographiques sont en péril en Afrique. Faute de moyens, plusieurs œuvres se sont détériorées et bon nombre d’entre elles sont perdues à jamais. Ce problème s’explique par de mauvaises conditions de conservation, d’un manque de connaissance de préservation, d’un manque d’intérêt et de moyens des décideurs en place.

Cela m’amène à soulever un point qui préoccupe autant mon côté cinéphile que mon côté archiviste : est-ce que la création d’un centre de préservation des archives cinématographiques internationales pourrait être une solution convenable pour pallier ces manques? Il pourrait, par exemple, être placé sous l’égide d’une institution reconnue telle que la Criterion Collection.

Par le passé, des œuvres de grands cinéastes ont été perdues et dans la plupart des cas ce sont des films datant de l’aube du 7e art. Bien qu’étant des œuvres de fiction ces films relatent une époque et constituent un témoignage considérable tant pour l’histoire du Cinéma que pour l’Histoire elle-même. Par exemple, on compte les premières œuvres du réalisateur japonais Kenji Mizoguchi, les scènes supprimées du deuxième film d’Orson Welles The Magnificent Ambersons (réalisateur du film le plus félicité de tous les temps : Citizen Kane (1941) et certains films allemands d’entre les deux guerres. C’est sans penser aux documentaires perdus témoignant de cultures et d’époques révolues. Dans le même ordre d’idées, il ne suffit qu’à penser à la NASA qui a effacé volontairement des milliers d’heures audiovisuelles dont, notamment, les premiers pas de l’Homme sur la lune!

Néanmoins, des petits miracles n’arrivent pas seulement qu’au grand écran, le film de Carl Th. Dreyer, La passion de Jeanne d’Arc (1928), était considéré comme perdu jusqu’à ce que dans les années 1980 on retrouve une copie intacte du film dans une institution psychiatrique d’Oslo en Norvège!

Il ne faudrait pas devoir s’appuyer seulement sur les rares individus qui s’investissent personnellement comme Martin Scorsese, qui s’applique à la préservation et à la diffusion des films américains n’ayant pas la chance d’obtenir un traitement convenable ou comme Francis Ford Coppola qui finance personnellement la restauration de films tels que le Napoléon (1927) d’Abel Gance.

C’est pour cette raison qu’un organisme international pour la préservation et la restauration de ce média et art devrait être créé.

Michaël Parent

Tiré du Blogue de Gestar http://gestarcarnets.blogspot.com/2009/08/149-la-conservation-des-archives.html
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