TSPDT Greatest Films #67 Greed (Erich von Stroheim, 1924)
Tel que cité dans l’une de mes dernières interventions, Greed fait partie des films perdus et / ou détruits par les studios hollywoodiens (voir Les Archives cinématographiques et Merci YouTube).
Tourné en 1924 et restauré plusieurs décennies plus tard dans l’objectif de respecter la vision du cinéaste, ce film de von Stroheim, fait partie de la crème du 7e Art. Il se retrouve dans les 140 chef-d’œuvres répertoriés par Mediafilm, soit les films cotés (1) et il est dans le Top 150 de la liste annuelle des 1000 plus grands films du site Web They Shoot Pictures Don’t They ?
C’est l’histoire d’un dentiste qui est heureux dans sa vie professionnelle et qui n’a pas vraiment de soucis dans la vie. Jusqu’au jour ou il fait connaissance de la cousine de son meilleur ami, Marcus, et qu’il en tombe amoureux. Elle, Trina, vient d’une famille d’un rang plus élevé et tarde à se laisser tomber amoureuse de McTeague, le dentiste. Cependant, Marcus s’était promis de marier Trina mais lorsqu’il apprend l’idylle il décide de se retirer et de laisser le champ libre à son ami. Toutefois, lors avant la première rencontre de McTeague et Trina, elle acheta un billet de loterie dont elle gagna 5000$ quelques jours avant leur union. La jalousie s’empara alors de Marcus qui voyant se faire subtiliser « son amour » et « son argent » commence à tenter de désunir les amoureux. Peu de temps après il quitte la ville et McTeague perd sa licence pour pratiquer sa profession. C’est à ce moment que le récit tourne au vinaigre et que la force de la réalisation de von Stroheim prend la place.
Bien que certains peuvent dire que le format du film, muet en noir et blanc, a très mal vieillis moi je leur réponds que son propos ne peut être plus actuel. La jalousie de Marcus qui envi l’argent remporté et qui trahi une amitié et en vient à souhaiter le malheur de ses meilleurs amis. Ensuite, le personnage de Trina représente l’avidité et la rapacité qui va jusqu’à cacher son argent pour en empiler sans jamais y toucher et en profiter. L’une des images fortes du film est lorsque qu’elle met ses pièces d’or dans son lit et s’y couche comme si elle allait y rejoindre un amant. Elle rendra McTeague complètement fou en lui cachant leur argent et en le faisant tomber dans la pire des misères pour ne pas avoir à débourser quelques sous.
Pour ma part, je crois que le tour de force de von Stroheim est la scène finale où Marcus et McTeague se retrouvent dans le désert et qu’ils se battent pour l’argent malgré le fait qu’ils sont à des jours de marche du premier point d’eau. Leur argent ne vaut rien dans un endroit où il est impossible de se procurer de quoi survivre et lorsque leur réserve d’eau est à sec. Cependant, leur folie et leur aveuglement de l’appât de l’argent les force à se battre comme deux frères ennemis jusqu’à la mort.
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